Le top des illustratrices décalées sur Instagram

Instagram, c’est le réseau social superficiel par excellence. C’est même celui qui altère le plus la santé mentale, d’après une étude. Je ne vais pas m’étendre là-dessus, vous connaissez tous et toutes le débat.

J’ai envie de montrer un côté plus subtil de cette appli. Les comptes de dessinatrices qui ont adapté leur talent au format de la plateforme et qui ont gagné une belle notoriété grâce à elle. J’ai surtout découvert des femmes avec un humour cynique, décomplexé sur les sujets qui nous touchent au quotidien, et bien éloigné de ce male gaze qui pourrit les médias traditionnels. Ce sont souvent des féministes assumées, qui restent 100% brutes et authentiques dans ce qu’elles choisissent de partager. Et ça, ça fait immensément du bien.

Oui aux photos dénudées de corps parfaits, mais oui aussi à la féminité représentée dans sa complexe réalité.

Les relations hommes-femmes sont notamment décryptées avec finesse, des micro-agressions aux troubles émotionnels et aux déséquilibres au sein de la sexualité. Elles expriment les difficultés d’être une femme dans notre société occidentale actuelle.

Les traits sont simples, parfois sous forme de schémas. Toute la place est laissée au message et à l’interprétation de chacun. Mais elles ont toutes leur propre style reconnaissable instantanément.

 

  • lianafinck

Liana Finck est dessinatrice pour le New Yorker. Je ne saurais trouver de meilleurs mots pour décrire son travail que ceux de Lior Zaltzman : “I admire the strength and the vulnerability in Finck’s work. She addresses sexism and the desire to take up space as a woman, as well as the wish to protect your own private space and inner world, in an honest but sometimes fantastical way (…) I find myself often haunted by her drawings for hours and days, rethinking them, feeling comforted by the fact that someone can so eloquently express what it means to be a woman and awkward and scared and full of aspirations in the world.”

 

  • bigsis666

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givin us her o-face

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Le travail de cette artiste anonyme de 26 ans originaire de Toronto arrive à faire rire et grimacer en même temps. Elle pointe du doigt les insécurités partagées par beaucoup de femmes sans pouvoir l’admettre. “Really, I keep coming back to shame and trying to expose it. I’m hoping that the more it’s out there, the weaker it gets. It seems to be at the root of my most debilitating feelings, and I know I’m not alone in that.”

 

  • theakwardfrogs

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HIS LAST LIKE WAS 3 WEEKS AGO IT MUST BE A SIGN

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“The Awkward Frogs” est un cartoon créé par une londonienne anonyme qui dépeint avec humour les travers des millenials parfois bien trop obsédés par leur image virtuelle. Ce n’est pas moralisateur pour autant, le ton est résolument léger, et nous nous reconnaissons toutes dans ces grenouilles bitchy car il est nous est arrivé de tenir le même genre de propos entre copines. La dessinatrice l’avoue elle-même : “I’m just as guilty of saying the kinds of things in my drawings.”

 

  • bymariandrew 

Mari Andrew, autrice originaire de New-York, a commencé à dessiner à 29 ans “pour gagner un certain contrôle sur les côtés pas si géniaux de [sa] vie”. Effectivement, elle n’hésite pas à exposer sa vulnérabilité et les moments désagréables qu’elle traverse, que ce soit une peine d’amour, la maladie ou le deuil. Elle a récemment sorti un livre.

 

  • frances_cannon

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Spending some time with my emotions today.

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Frances Cannon, basée à Melbourne, dessine principalement des femmes nues, de manière non sexualisée. Elle casse les codes de beauté standards et invite par-là à reconsidérer ce à quoi un corps féminin devrait ressembler. “A lot of the bodies I draw are based on my own body, and I allow my intimate emotions to fuel my work.

 

Je me sens obligée de compléter cet article avec deux autres genres de compte, mais qui sont assez similaires dans le type de contenu délivré :

  • bunnymemes

https://www.instagram.com/p/BMjy-8iAxvg/?saved-by=penelope.slv

Les memes sont un moyen provocant et populaire de partager des déclarations socio-politiques, mais aussi de commenter des sujets aussi variés que la santé mentale ou l’astrologie, en se mettant parfois elle-même en scène.

 

  • scientwehst

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Le plus conceptuel pour la fin. Cette artiste américaine contourne la censure sévissant sur les réseaux sociaux en créant des collages entre pornographie et architecture. Le mélange est fascinant (et de bien meilleur qualité que ce plagieur d’Emir Shiro qui ne fait que reproduire les poncifs de tous les mecs fétichistes du corps féminin avant lui – mais je ne vais même pas partager son travail pour ne pas lui faire de pub.)

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