The Boy Meets World Tour : j’y étais

J’ai eu la chance d’assister au premier concert de Drake à Paris le 12 mars 2017. C’est mon plus gros concert à ce jour. Je n’étais jamais allée à Bercy, et c’était un merveilleux moyen de découvrir cette salle impressionnante.

Ma meilleure amie et moi, cela faisait au moins deux ans qu’on cherchait un concert de hip-hop à faire ensemble, mais rien ne nous correspondait. Et il faut avouer qu’à Lyon, à ce niveau-là, ce n’est pas la folie … Quand on a vu que Drake annonçait plusieurs dates à Paris, on a pris nos places sur un coup de folie. Fosse debout. On était chanceuses. J’étais heureuse mais je ne réalisais pas encore vraiment que j’allais voir un des rappeurs les plus célèbres de notre époque. Un de mes préférés depuis des années – depuis Take Care. Je n’ai pas été déçue par un seul des albums qui ont suivis. Mais son talent d’artiste m’a véritablement frappé en pleine face lors de son concert.

J’avais peur qu’il vienne seulement pour nous chanter ses trois ou quatre chansons les plus connues, en play-back, puis qu’il reparte ni vu ni connu. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec les artistes de cette taille. Il y en a qui sont là juste pour l’argent. C’est la rumeur que j’ai un peu entendu pendant le long entracte après la première partie. Première partie qui était magique avec DVSN (je ne m’attendais pas du tout à les voir, j’avais écouté leur album en boucle depuis sa sortie, et en live Daniel Daley a une voix encore plus belle), ratée avec Popcaan (je ne comprends pas le principe de couper les sons en plein milieu et donc de couper toute l’ambiance juste pour gueuler « say YEA »). Je croyais que Young Thug allait débarquer mais il n’a pas pointé le bout de son nez. J’ai repensé à toutes ces personnes qui se moquaient des gens qui avaient pris leur place : « payer 90€ pour un concert de merde, Drake a trop pris la grosse tête, moi j’suis pas un pigeon ! ». J’ai envie de dire maintenant : tant pis pour eux. Ils se sont tellement trompés.

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La photo la plus nette que j’ai réussi à prendre

Une entrée fracassante sur Trophies puis Started from the Bottom et j’étais déjà conquise. La foule s’est transcendée en deux secondes. Entre gros turn-ups et moments plus doux, Drake nous a tenu en haleine pendant plus de deux heures. Il a écumé tous ses tubes (et il y en a beaucoup). Un petit mash-up spécial featurings avec Rihanna, des moments nostalgie avec, par exemple, Headlines ou The Motto, puis l’album Views bien sûr (il y a même eu Feel No Ways !). La scénographie était impressionnante, avec de jolis ballons multicolores qui s’agitaient au-dessus de nos têtes, puis deux-trois coups de feu placés aux bons moments. Il finit le concert de façon lunaire, au pied d’une planète lumineuse, à seulement quelques mètres de ma position au milieu de la foule suante, sautante, criante. Il chante quelques sons de If You’re Reading This It’s Too Late et il choisit de conclure sur Legend sous forme de karaoké géant. “If I die, all I know is I’m a mothafuckin’ legend / It’s too late for my city, I’m the youngest nigga reppin”… (Je vois des jeunes filles devant moi me regarder hurler les paroles avec curiosité. Je devais être sûrement assez flippante à cet instant précis MAIS au moins je n’étais pas là uniquement pour prendre des snaps, moi.)

Le moment le plus génial au milieu de tout ça, fut la surprise de voir Nicki Minaj arriver sur scène comme la vraie queen qu’elle est. (C’est sûrement à ce moment-là que j’ai perdu ma voix.) Elle nous a fait découvrir son nouveau titre No Frauds, au milieu du furieux Only et du magnifique Moment 4 Life qui a parfaitement résumé mon état d’esprit de la soirée : « I wish that I could have this moment for life, for life, for life / ‘Cause in this moment I just feel so alive, alive, alive ». A la fin, elle a lâché des messages girl power du genre: “Now ladies if you’re making your own money you don’t need a man for nothing”, et j’ai fangirlé comme jamais.

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Drake et Nicki dans les coulisses de la Night One

Le grand plus de ce concert, c’était définitivement les discours inspirants. Drake était très bavard mais ça ne m’a pas dérangé le moins du monde. Pire, j’ai sauté dans ce flot de bons sentiments avec enthousiasme. A quoi cela sert d’être cynique tout le temps ? J’étais à Paris, avec une des personnes que j’aime le plus au monde, devant l’un de mes artistes favoris. Les mots d’espoir, d’amour et de bonheur de Drake, j’étais très contente de les accueillir. Et peu importe qu’il répète ces mots dans chaque nouvelle ville de sa tournée. Ce soir-là, il nous a fait sentir spéciaux et spéciales : « Tonight is not a concert, tonight is not a show, tonight is your motherfucking party, ‘cause you’re Paris and you deserve it ». Il nous a valorisés en tant que public, il était flatteur et attentionné, et le mieux c’est que cela semblait sincère. A la fin, il a même affirmé qu’on faisait partie de la même famille. L’effet de groupe soulage certains maux, cela est vrai. J’étais fière d’en faire partie. Drake a rendu ma vie plus belle.